Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Des intentions et de leur réception : à propos de « notre terreur »   Actuel

notre terreur

Par Yannick Bosc, GRHIS, Université de Rouen

Notre terreur, création collective de la troupe d'ores et déjà mise en scène par Sylvain Creuzevault, est centrée sur Robespierre et les derniers mois du Comité de Salut Public. Créée l'an passé à La Colline la pièce est reprise du 9 au 30 septembre 2010 dans ce même théâtre pour la 39e édition du Festival d'Automne.
Disons d'emblée que ce spectacle porté par d'excellents acteurs frappe principalement par l'écart entre les intentions affichées et la réception des spectateurs.
Les intentions sont claires : « Que reste-t-il des révolutionnaires de l’an II dans l’imaginaire populaire ? Du sang. Sur quelle tête cet imaginaire se concentre-t-il ? Robespierre. Les 9 et 10 thermidor an II de la République marquent son arrestation et sa mort. Notre terreur interroge et dénonce cette transmission que d’ores et déjà interprète comme une censure thermidorienne, comme la fabrication de l’homme à abattre, comme le terroriste » (voir la présentation du spectacle sur le site de La Colline ).

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Valeurs républicaines : le retour ?   Actuel

Manifestation du 4 septembre 2010

Rue 89 a demandé à Patrick Weil et Dominique Borne de faire quelques rappels sur les valeurs républicaines à la veille de la manisfestation du 4 septembre :

"L'appel a été lancé en plein mois d'août, lorsque 40 associations, partis et syndicats ont répondu à l'appel de la Ligue des droits de l'homme afin de réagir au discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy et au virage sécuritaire du gouvernement. La date choisie pour manifester ne doit rien au hasard : le 4 septembre, jour anniversaire de la proclamation de la IIIe République, une manière de réaffirmer l'attachement à des valeurs républicaines sérieusement mises à mal. C'est donc place de la République, comme il se doit, que les Parisiens sont appelés à se rassembler à partir de 14 heures, alors qu'au même moment des rassemblements se tiendront dans toute la France".

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Photographie de la manifestation du 4 septembre 2010, publiée dans la Photothèque du Mouvement Social. Le 4 juin 1793, une délégation du peuple (2 noirs, 2 métis, 2 blancs) intervenait à l’Assemblée Nationale pour exiger l’abolition de l’esclavage, portant le drapeau bleu, blanc, rouge sur lequel figuraient trois silhouettes noire, blanche et métissée symbolisant l’unité du genre humain.

Calomnie, dénonciation et politique   Actuel

Par Emilie Brémond-Poulle, ICT, Université Paris Diderot-Paris 7

Les révélations liées au scandale politico-financier Bettencourt/Woerth (*) ont entraîné une série de réactions vives de la part des députés, ministres et membres de l’UMP, accusant le journal en ligne Médiapart, à l’origine des révélations, de calomnie, pratiques fascistes et autres. Débutée, il y a plus d’un mois, la polémique s’est progressivement étendue, faisant feu de tout bois, pour finalement se recentrer sur les rapports entre le pouvoir et la presse. En dépit de sa disparition des « unes » au profit de nouveaux sujets, il semble intéressant de faire part des réflexions inspirées par cette affaire : de part son contexte et les sujets abordés, elle a fait écho à des questions rencontrées dans mon travail de thèse sur la pratique de la dénonciation politique dans L’Ami du Peuple de Marat entre 1789 et 1793 (1). Un parallèle avec la période révolutionnaire semble assez évident, puisque des événements ou des personnages ont été largement cités dans les débats et les discussions de ces derniers mois. Parfois utilisée comme exemple démocratique, en renfort d'un argument anti-gouvernemental, il est remarquable que la Révolution française ait principalement servi de contre-exemple dans les interventions des hommes politiques de la majorité.

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Les paysans haïtiens contre Monsanto   Actuel

Six mois après le séisme, les paysans haïtiens refusent le don d'un lot de semences hybrides par le groupe d'agrochimie Monsanto : "Nous nous battons pour notre souveraineté alimentaire et nos semences locales. Les dons de Monsanto sont une attaque contre l'agriculture paysanne et notre biodiversité", précise Chavannes Jean-Baptiste, le leader du MPP (Mouvement des paysans de Papaye). Selon Le Monde du 1er juillet 2010, "la polémique a débuté mi-mai lorsque le Père spiritain Jean-Yves Urfié, un Breton, chimiste de formation, qui a longtemps vécu en Haïti, a dénoncé sur Internet le don par Monsanto de "475 tonnes de semences OGM". Aux Etats-Unis, la mobilisation des altermondialistes s'est amplifiée après la publication sur le site du Huffington Post, d'un article de Ronnie Cummins, de l'association des consommateurs de produits biologiques. Il y dénonçait les "pilules empoisonnées visant à refaire d'Haïti une colonie d'esclaves, non plus de la France, mais de Monsanto et des multinationales de l'agrobusiness"."

Lire l'article du Monde et lire l'analyse de La Via Campesina du 22 juin 2010.

1789 secondes   Actuel

A l'occasion du spectacle de rue 1789 secondes de la Compagnie Internationale Alligator , les habitants de Villeurbanne sont invités à rédiger leurs doléances. Présentation du spectacle : "Retour vers le passé, retour lointain jusqu’à la Révolution française. 1 789 secondes, création mouvementée et touchante de la compagnie Internationale Alligator, nous précipite dans ces années lumières obscures. La période est revisitée à trois cents à l’heure, la scène à 360° pour une performance qui joue avec la rue et l’explore sous toutes ses coutures. Le public, en plein coeur de l’action, se voit entraîné, interpellé, voire même choqué mais toujours impliqué puisqu’il passe tour à tour d’un rôle de citoyen à celui de député, puis de Tiers État ou encore d’armée en marche…
Réel pont entre passé et présent, la compagnie Internationale Alligator, qui arpente une nouvelle dynamique, offre ici un spectacle où les événements de l’époque résonnent malicieusement avec l’histoire d’aujourd’hui."

Lire la suite et voir la bande annonce du spectacle

Vida buena, virtud y existencia material garantizada   Actuel

Par Daniel Raventós, Universidad de Barcelona

Lo que pueda ser una vida buena depende de los objetivos, de las creencias de cómo funciona el mundo y de las capacidades sociales y naturales, tanto psíquicas como físicas, de cada uno. Las teorías académicas liberales tratan la cuestión de una forma diferente a como lo hace la concepción republicana histórica de la libertad. Lo que una renta básica pueda suponer para una determinada vida buena también depende de otras precisiones que ineludiblemente deben realizarse para saber con claridad de qué estamos hablando. Entre estas precisiones hay que referirse a la neutralidad y a la virtud. De esto trata básicamente este artículo.

Lire la suite dans SinPermiso du 28 février 2010

De la propriété ou du socialisme, quelle est la valeur la plus républicaine ?   Actuel

La loi d’août 2008 sur la représentativité syndicale est en train de donner lieu à un déchaînement créatif de la part des avocats patronaux. Ainsi, l’opérateur des télécommunications SFR a contesté la représentativité du syndicat SUD au motif que les statuts de la fédération SUD-PTT, à laquelle est affilié ce syndicat, se réfèrent au « socialisme autogestionnaire ». Cette référence est jugée par SFR contraire au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre, et donc contraire au « respect des valeurs républicaines », notion introduite dans la loi de 2008.

Lire la suite du texte de Pierre Khalfa dans Mouvements

Histoire parodique de la Révolution française   Actuel

Un récit en feuilleton dans la tradition satirique et charivarique du journal Le Tintamarre sur Internetalis Universalus. Cinq épisodes sont parus pour l'instant : "Marie-Antoinette saura-t-elle garder la tête froide pendant les événements qui vont suivre ? La Fayette deviendra-t-il le George Washington français ? Necker saura-t-il remettre les finances d’aplomb ? Les bouseux vont-ils retourner à leur place, près du fumier ?"...

The Commons, the Nobel for Economics and the Living Legacy of Tom Paine   Actuel

Article de Peter Linebaugh, "Putting the Spine Back in the Commonwealth", publié dans Counter Punch le 13 octobre 2009 et dans Sin Permiso le 18 octobre 2009

In the prologue to Henry V (staged in 1599) Shakespeare described the Globe theatre (built in 1599). It is where the muse of fire ascended, this is the cockpit holding the vast fields, this is the wooden O crammed with war, the place of imaginary puissance. The ‘English nation’ as an ideological patriotic construct, yes, was constructed in this O, and then again when Henry V was put up in World War Two on the silver screen. Again, it was ‘the nation’.

A couple Fridays ago though it was A New World: A Life of Thomas Paine that was performed at the Globe, Trevor Griffith’s magnificent play. We walked across the Thames afterwards, across the Millennium Bridge, the footbridge that sways, to Mansion House and the Circle Line. St Paul's Cathedral was lit up, the Globe behind us was still illuminated, the clouds parted to reveal a full moon, and light glittered on the river. No, the scene was not that to evoke the nation. Between the banks of the Thames we could point out, amid the bank buildings of the City, where the demos of 1999, 2001 took place (‘Take Over the City’) against privatization of England and the planet. Again, the buildings were the background to the demo last spring against the G-20. Already, the commons was a call.

Lire la suite du texte en anglais dans Counter Punch ou en espagnol dans Sin Permiso

Pas de rue Robespierre à Paris   Actuel

Georges Sarre et Michel Charzat, avec le soutien des groupes MRC et apparentés, Communiste et élus du Parti de Gauche, et de quelques élus socialistes et verts, ont proposé ce mercredi au Conseil de Paris de donner le nom de Robespierre à une rue de la capitale. Une courte majorité UMP-PS a hélas rejeté cette initiative, après l'hostilité affichée du Maire de Paris et une intervention d'une rare mauvaise foi et d'une rare violence de M. Bournazel pour l'UMP.

Lire la suite sur le site L'esprit républicain ; voir également le blog d'Alexis Corbière, Conseiller de Paris et Premier Adjoint au Maire du 12e arrondissement.

Renta Básica/Basic Income/Allocation universelle   Actuel

Le site Rede Renta Básica associé au Basic Income Earth Network (BIEN) rend compte de l'actualité du principe d'allocation universelle, formulé pour la première fois par Thomas Paine dans Justice agraire (an V-1797), principe qui consiste à verser inconditionnellement à toute personne, riche ou pauvre, un revenu d'existence : " le premier principe de la civilisation, écrit Paine, doit avoir été, et doit être encore, que la condition des individus qui naissent après l'établissement de cet état, ne soit pas plus malheureuse qu'elle ne l'aurait été s'ils étaient nés avant cette époque". Pour Paine mais aussi Mably ou Robespierre, autres théoriciens du droit à l'existence, la raison d'être d'une société est en effet de garantir une existence digne aux êtres humains qui la compose. Sans cela ils sont dans un état de guerre les uns avec les autres, et non dans un état social.

Voir le site

Une citoyenneté sans identité nationale : raviver le désir de la marche pour l’égalité   Actuel

Par Saïd Bouamama, acteur de la Marche pour l’égalité de 1983, et Sophie Wahnich, historienne (Laios-CNRS)
Dialogue publié dans la revue Vacarme n°46

Paris, 21 Novembre 2008

Sophie : En 1986, je travaille sur l’étranger dans la Révolution française, j’espère explicitement trouver dans ce moment historique un modèle d’hospitalité qui vienne contrecarrer la politique de Pasqua et donner des outils pour imaginer une autre république, fidèle à ses principes : une humanité une, une égalité entre les hommes, égalité faite de relations libres et réciproques entre les citoyens et entre les peuples. Au XVIII e siècle, la notion de nationalité n’est pas encore constituée, encore moins la notion d’Etat-nation. Le roi donne cependant des lettres de « naturalité » aux étrangers qui en font la demande et la souveraineté du peuple se dote d’une assemblée nationale constituante. Un écheveau d’ambiguïtés ? Des difficultés pour le moins à venir. Cette capacité à découpler ou à rendre moins exclusif le lien entre citoyenneté et « naturalité française » selon les termes de l’époque, a de fait bien existé pendant la Révolution française. Autour du « nom français », ce qui se jouait n’était pas une identité nationale mais une manière d’être au monde et de vouloir y jouer un rôle.

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1789-2009 un 1er mai   Actuel

Manifestation du 1er mai à Paris

Images tirées de La photothèque du mouvement social
Voir également le texte de Sophie Wahnich : Après 1789, 2009 ?

Francia : la crisis social y el fantasma de Robespierre   Actuel

Par Hugo Moreno, Université Paris 8, texte publié dans Sin Permiso le 15 mars 2009



Lire la traduction française en pdf

"Parecen escucharse algunos ecos de Mayo 68, así como de 1848, y hasta el fantasma de Robespierre que parece preocupar al presidente Sarkozy. "Cuidado con los franceses, adoraban al rey y después le cortaron la cabeza", ha dicho. Quizá la intuición del político oportunista esté dando en el clavo." El presidente Sarkozy continúa su política de demolición de las estructuras económicas, políticas, institucionales del Estado de bienestar que aseguraron la prosperidad en la postguerra. Una tras otra son barridas por las "reformas" -en realidad las contrarreformas- inspiradas por la ideología del neoliberalismo de la derecha conservadora disfrazada con la impostura del reformismo. En poco más de un año, el "monarca electivo" no cesa en sus esfuerzos, inspirados tardíamente por la "revolución conservadora" del thatcherismo y del reaganismo. Paradoja de la situación, justamente en el preciso momento de su derrumbe, cuando aparece evidente el agotamiento del modelo neoliberal. El estado de gracia de Sarkozy se terminó pronto. El año 2009 comenzó con una resistencia social inédita, abarcando los más diversos sectores de la sociedad, movilizados desde abajo por la defensa de conquistas que costaron siglos de luchas en todos los planos.

Lire la suite dans Sin Permiso

Après 1789, 2009 ?   Actuel

Par Sophie Wahnich, LAIOS-CNRS

La Révolution française, vingt ans après le bicentenaire, affleure à nouveau dans les discours publics. Le président de la République de reconnaître que ce n’est pas facile de gouverner un "pays régicide". Alain Minc de mettre en garde ses "amis de la classe dirigeante" en rappelant que 1789 a commencé en 1788 et qu’il faut sans doute savoir renoncer à certains privilèges. Jean-François Copé de déplorer "la tentation naturelle de refaire en permanence 1793".
Ces énoncés témoignent pour le moins d’une inquiétude : le peuple français ne se laisse pas si facilement gouverner, il a su et saurait peut-être à nouveau devenir révolutionnaire, voire coupeur de têtes. Parler de la Révolution française vise soit à la congédier en affirmant qu’on ne laissera pas faire à nouveau, soit à en faire le lieu d’une expérience utile pour ne pas répéter les erreurs passées. La violence doit aujourd’hui pouvoir rester symbolique et ne pas atteindre les corps. Pour ce faire, il faut savoir d’un côté la retenir, et de l’autre tarir les sources de son surgissement.

Lire la suite de ce texte publié dans Le Monde du 4 avril 2009

 

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