L’œuvre de Marc Bloch dévoyée Actuel
Par Suzette Bloch Journaliste, petite-fille de Marc Bloch
A la lecture du Figaro Histoire numéro 4, mes cheveux se sont dressés sur la tête. Marc Bloch, le grand historien qui a payé de sa vie son engagement dans la résistance contre les nazis, y est mis sur le même plan que le maurassien pro-mussolinien et antisémite Jacques Bainville, membre de l’Action française, journal de l’ultradroite monarchiste. Ce n’est pas la première fois que l’œuvre à portée universelle et la vie irréprochable de Marc Bloch sont récupérées pour tenter de rendre vertueuse une idéologie douteuse qui prône le retour à la préférence nationale. Nicolas Sarkozy, épaulé de ses conseillers, le souverainiste Henri Guaino et l’extrême droitiste Patrick Buisson, était un habitué du genre. En décembre 2009, avec l’historien Nicolas Offenstadt, j’avais tapé du poing sur la table, dans une tribune au Monde intitulée «M. Sarkozy, laissez Marc Bloch tranquille».