Calomnie, dénonciation et politique Actuel
Par Emilie Brémond-Poulle, ICT, Université Paris Diderot-Paris 7
Les révélations liées au scandale politico-financier Bettencourt/Woerth (*) ont entraîné une série de réactions vives de la part des députés, ministres et membres de l’UMP, accusant le journal en ligne Médiapart, à l’origine des révélations, de calomnie, pratiques fascistes et autres. Débutée, il y a plus d’un mois, la polémique s’est progressivement étendue, faisant feu de tout bois, pour finalement se recentrer sur les rapports entre le pouvoir et la presse. En dépit de sa disparition des « unes » au profit de nouveaux sujets, il semble intéressant de faire part des réflexions inspirées par cette affaire : de part son contexte et les sujets abordés, elle a fait écho à des questions rencontrées dans mon travail de thèse sur la pratique de la dénonciation politique dans L’Ami du Peuple de Marat entre 1789 et 1793 (1). Un parallèle avec la période révolutionnaire semble assez évident, puisque des événements ou des personnages ont été largement cités dans les débats et les discussions de ces derniers mois. Parfois utilisée comme exemple démocratique, en renfort d'un argument anti-gouvernemental, il est remarquable que la Révolution française ait principalement servi de contre-exemple dans les interventions des hommes politiques de la majorité.