Par Olivier Tonneau, Université de Cambridge

Le livre de Marcel Gauchet "Robespierre, l'homme qui nous divise le plus" récemment paru a suscité cette réponse d'Olivier Tonneau, enseignant chercheur à Cambridge et auteur de "Maudite Révolution" dont nous avons rendu compte sur notre site. La version originale de cet article est parue sur le site En attendant Nadeau Nous publions ici une version de cet article avec les notes de bas de page.

« Le moment est venu », déclare solennellement Marcel Gauchet, de nous accorder sur « l’homme qui nous divise le plus » parce qu’il incarne, pour les uns, l’idéal démocratique dans toute sa pureté, pour les autres, l’idéologie totalitaire. Puisque l’auteur entend dépasser « la querelle des robespierristes et des antirobespierristes » (1), on pouvait espérer que son essai en renouvelle les termes. Il n’en est pourtant rien. On trouve dès l’introduction les affirmations fondamentales de la thèse antirobespierriste classique (2) : l’ouvrage montrera comment « l’ambition de donner toute leur extension aux droits de l’homme allait pouvoir basculer vers un système inédit d’oppression » (3), basculement qui coïncide avec la transformation de l’ « incorruptible » Robespierre en « tyran » (4).

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