La société londonienne du XVIIIe siècle dans le regard d’un couple, Elizabeth et James Cook Recensions
par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », Université de Lyon, CNRS/ENS
A propos du roman d’Anna Enquist, Le Retour, Actes Sud, 2007, 489 pages: le conjugalisme à l'épreuve de la fiction
"Tout est historiquement exact dans le nouveau roman de la Néerlandaise Anna Enquist. Et pourtant l'imaginaire domine ce livre qui prend pour point de départ la vie et les voyages de l'explorateur James Cook" (Christine Ferniot, Lire, avril 2007).
L’explorateur anglais James Cook (1728-1779), devenu célèbre pour ses tours du monde entamés à partir de 1768 est, pour les siens, un époux et un père longuement absent, voire ne donnant plus de nouvelles dès qu’il a atteint les mers au-delà du Cap. Absent donc d’abord l’été pendant douze ans, puis deux à trois ans ensuite. Conscient d’une si longue séparation, et dans le but de conserver une trace écrite des activités respectives de chacun, James dit alors à sa femme Elizabeth, « Tu peux rédiger un journal de la maison comme moi je tiens un journal de bord ». La principale narratrice fictive de ce roman, en l’occurrence Elizabeth, réagit mal en considérant qu’ « elle s’était senti humiliée ».