Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Le sans-culotte comme emblème   Recensions

Par Emilie Bremond-Poulle, ICT-Université Paris 7-Denis Diderot

A propos de l'ouvrage de Michael Sonenscher, Sans-Culotte an Eighteenth-Century Emblem in the French Revolution, Princeton, 2008.

Michael Sonenscher, enseignant chercheur au King’s College, Université de Cambridge, entreprend dans cet ouvrage l’examen de l’expression « sans-culottes » sous un angle nouveau. Il dévoile comment, avant de refléter le mouvement révolutionnaire parisien, cette expression était employée dans les salons du XVIIIe siècle. Ainsi, en introduisant son livre, il annonce « C’est un livre à propos des sans-culottes et du rôle qu’ils ont joué dans la Révolution française. C’est aussi un livre à propos de Rousseau, et non moins à propos des salons »(1). Il s’agit donc ne pas faire de confusions, Michael Sonenscher, historien spécialisé dans l’histoire économique et de la pensée politique au XVIIIe, ne cherche pas à refaire l’histoire du mouvement sans-culotte, mais à livrer une vue plus globale sur l’histoire des idées aux XVIIIe, en appuyant sa réflexion sur les usages de cette expression. Développant autour de deux de ses domaines de prédilection, l’économie et la pensée politique, son livre englobe avec adresse des sujets variés : allant de l’usage des références à la philosophie antique au cours du XVIIIe aux réflexions physiocratiques sur la propriété. Le résultat en est un ouvrage relativement long et dense, divisé en six chapitres.

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Murder in Aubagne. Lynching, Law and Justice during the French Revolution   Recensions

D. M. G. Sutherland, University of Maryland, College Park.

A propos d'un ouvrage et d'un débat

par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", Université de Lyon, CNRS-ENS/LSH

Bien connu des historiens de la Révolution française, par ses nombreux livres et sa publication en 2003 d'un ouvrage collectif sur Violence et Révolution française (1), Donald Sutherland s'intéresse, dans son dernier ouvrage sur "Murder in Aubagne", aux luttes de factions, et à leur arrière-plan de pendaisons et d'assassinats commis pendant la Révolution française à Aubagne,"ville agraire" proche de Marseille d'environ 7.000 âmes, 60% de la population y vivant, d'une manière ou d'une autre, de l'agriculture. Le centre du propos de l'auteur porte donc sur le "le factionalisme" qu'il considère comme la source essentielle des événements révolutionnaires locaux, et donc leur explication la plus pausible, ce qui l'incite à étudier de manière minutieuse la part de responsabilités des autorités locales dans leur déroulement.

A ce titre, les enjeux idéologiques sont mis au second plan, ou tout du moins sont perçus seulement comme des effets - voir par exemple la qualification "contre-révolutionnaires" par les Jacobins - d'une lutte de factions, avec la volonté de la faction dominante du moment d'éliminer physiquement ses adversaires. Ainsi la lutte continuée contre "les ennemis du peuple" permet à l'une des factions en présence de l'emporter sur l'autre, au gré des retournements politiques nombreux dans le Midi de la France (la révolution, le fédéralisme, la contre-révolution).

Par ailleurs, tout en émettant un point de vue particulier sur la révolution à Marseille, longuement décrite dans sa relation à la vie politique de la commune proche d'Aubagne, cet historien américain ouvre un débat, en particulier avec les travaux d'histoire sociale et politique, sur Aubagne et sa région, d'un jeune historien français, Cyril Belmonte.

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