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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

« Contre-révolution », « guerre civile », « lutte entre deux classes » : Montlosier (1755-1838), penseur du conflit politique moderne   Mots

Par Marie-France Piguet, Centre Alexandre Koyré, CNRS

Resté célèbre pour sa lutte contre l’influence politique des Jésuites et du courant ultramontain, suite à la publication en 1826 de son Mémoire à consulter, le comte de Montlosier s’est fait connaître au début du 19ème siècle en renouant avec les problématiques du 18ème siècle qui ont traité de l’histoire de la monarchie et en les renouvelant. Il a fourni des arguments historiques aux polémiques politiques de la Restauration et exprimé très tôt dans le siècle qu’un conflit interne à une nation pouvait être à la source de transformations et de bouleversements politiques durant les « temps modernes ». Dans ce contexte, il a joué un rôle pionnier dans l’émergence de la notion de lutte de classes, donnant même dès 1821 une des premières attestations connues de l’expression sous une forme non encore lexicalisée, « une lutte entre deux classes ». Pendant la Révolution, il a siégé à l’Assemblée constituante comme député de la noblesse d’Auvergne, avant d’émigrer à la fin de son mandat en septembre 1791. Il a traité de la guerre civile pour en déplorer l’absence au cours de la période révolutionnaire, et soutenu cette position originale à plusieurs reprises, principalement dans des brochures de circonstance, puis plus ponctuellement dans ses ouvrages postérieurs. Cette étude cherche à explorer les relations entre « guerre civile » et « lutte entre les classes » chez cet auteur.

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Percevoir et traduire la violence verbale du peuple. De l’Ancien régime au XIXème siècle   Mots

par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, Université de Lyon, CNRS/ENS-LSH

Face à l’archive, l’historien est d’emblée confronté à une langue sous l’emprise d’autorités détentrices de moyens répressifs et judiciaires lorsqu’il s’agit de contrôler les attitudes populaires, et tout particulièrement la violence verbale du peuple. Pour autant, il ne renonce pas à y recherche l’expression d’un singularité, au-delà de la simple mention de propos violents. Ainsi l’historienne Arlette Farge (1992) excelle dans l’art de rendre intelligible les paroles populaires, de leur donner une légitimité propre. Sous sa plume, la production politique de la parole populaire entre, avec le 18ème siècle, dans l’ordre de la vraisemblance en dépit de son désordre apparent. D’ailleurs, notre présente étude se veut un hommage au travail de cette historienne, étendu à la question de la violence féminine (Dauphin, Farge, 1997).

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Marat et la dictature : évidences lexicométriques, précisions philologiques, conceptualisation   Mots

Par Cesare Vetter, Université de Trieste

Je propose ici une relecture critique provisoire d'un ancien essai que j'ai écrit sur Marat (1). Relecture critique provisoire, parce que je suis encore occupé à croiser les évidences lexicométriques qui ressortent du corpus digitalisé des Oeuvres politiques, les vérifications sur les éditions sur papier déjà existantes les plus significatives et les rapprochements sur la Collection avec des corrections manuscrites de Marat, retrouvée par Charlotte Goëtz et Jacques De Cock en Ecosse à la bibliothèque des comtes de Rosebery et achetée par la suite par la Bibliothèque Nationale de Paris (indiquée désormais comme Collection corrigée) (2). Un travail long et difficile, mais point inutile, comme je crois qu'il en ressortira des exemples sur lesquels je m'arrêterai dans cette étude.

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