« La terreur à l’ordre du jour » : un parcours en révolution (1793-1794). Mots
Par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », ENS-LSH Lyon
Dans la gamme diversifiée des travaux lexico-sémantiques sur les discours de la Révolution française, les études d’Annie Geffroy (1) et de Gerd van den Heuvel (2) retracent l’histoire du mot terreur pendant la décennie révolutionnaire. L’analyse de discours ouvre à une approche plus événementielle et plus historique des usages de ce mot en se centrant présentement sur l’émergence de l’expression « la terreur à l’ordre du jour » le 30 août 1793 au Club des Jacobins, et sur son devenir jusqu’à la première défaite du mouvement populaire avec l’arrestation des dirigeants cordeliers en mars 1794. Nous nous proposons donc de préciser le contexte discursif de formation de cette expression pendant l’été 1793, puis de suivre sa propagation au cours l’automne 1793 et de l’hiver 1793-1794 en essayant dans le même temps d’en situer les enjeux politiques.