Par Marc Deleplace, IUFM de Reims.

Sans doute la rencontre entre analyse du discours et histoire peut-elle apparaître, au travers des débats animés et pas toujours amènes qui en jalonnent les étapes, comme essentiellement conflictuelle. Sans ignorer les différentes hypothèques qui pesèrent d’emblée sur les rapports entre une discipline constituée et un domaine de recherche en quête de reconnaissance, je souhaiterais ici revenir sur la manière dont cette rencontre a pu s’effectuer pour un jeune historien des années 1990, témoin décalé des affrontements fondateurs. L’analyse du discours interroge doublement l’écriture de l’histoire, dans la mesure où celle-ci est elle-même double, c’est-à-dire écriture du témoin et écriture de l’historien. Le point commun de cette double interrogation résidant en la manière dont l’analyse du discours soulève la question de la non transparence de la langue. Mon propos sera donc, tout en retraçant un parcours personnel en analyse du discours, d’en suivre les effets aussi bien dans la lecture de l’archive que dans la production et la mise en forme des résultats.

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