par Jacques Guilhaumou, CNRS, UMR Triangle, ENS-LSH Lyon.

A l’occasion du colloque de décembre 1994 sur La France des années 80 au miroir du bicentenaire, tenu à Paris, j’ai dressé un bilan très personnalisé du bicentenaire de la Révolution française. Présentement, je propose ce texte inédit à la lecture, en le maintenant dans son état originel. Je conserve en particulier l’usage de la première personne. En alternance avec ma production scientifique ordinaire, principalement centrée dans le temps du Bicentenaire sur l'histoire des langages de la Révolution française, je suis intervenu plus spécifiquement sur le terrain du discours commémoratif à propos des thèmes suivants: « Faut-il brûler l'historiographie de la Révolution française ? » (1989) (1), « L'historiographie de la Révolution française existe: je ne l'ai pas rencontrée" (1989) (2) », Gestes d'une commémoration: les '36.000 racines de la démocratie locale' » (1992) (3), « La mémoire et l'événement: le 14 juillet 1989 » (1994) (4). Ces interventions, qui vont nourrir tout du long ma réflexion présente, rendent compte d'une prise de distance à l'égard de l'histoire commémorative, soulignée par le contraste entre une activité limitée sur la scène commémorative à une présence discrète, mais continue, au sein des CLEF 89, dont j’ai été l’un des animateurs au plan national, et un fort engagement sur le terrain proprement scientifique par la participation à une cinquantaine de colloques relatifs à la Révolution française, entre 1985 et 1993.

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