Par Marc Deleplace, IUFM de Reims

C’est sous le titre : « On n’enseigne plus l’histoire à vos enfants », qu’Alain Decaux lançait dans les colonnes du Monde en 1979, le débat sur les programmes établis en 1977 et qui marquaient une rupture avec la structure traditionnelle de l’organisation de l’enseignement de l’histoire en France. Telle est, sous une forme un peu provocatrice sans doute, le constat que l’on pourrait établir à la lecture des derniers programmes des classes de 4e et de seconde. Dans ce dernier cas en particulier, il n’est pas indécent de penser que l’objet Révolution française n’est plus le sujet historique soumis à l’examen critique des élèves. L’analyse comparée des programmes de 1985 et de 1996, puis de leur version remaniée pour la classe de seconde en 2000, permet d’établir le constat d’une évolution qui n’est pas que de pure forme. Au-delà des libellés des sujets d’études inscrits dans les programmes, ou plutôt dans leurs linéaments, s’inscrit une rupture dans la conception même de ces sujets, rupture que nous n’hésiterons pas à comparer à celle que les programmes de 1977 avaient tenté d’introduire, en provoquant les réactions que l’on sait. Cette évolution se caractérise par une modification des objets étudiés, pour ne pas dire par une mise au second plan des objets historiques traditionnels et leur remplacement par des problématiques générales.

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