Par Marc Deleplace, Centre d’histoire du XIXe siècle-Université Paris-Sorbonne

Introduction : La Révolution comme événement, la place de l’événement dans la Révolution

L’événementiel de la Révolution française demeure, au fil du renouvellement des programmes, à la fois incontournable et potentiellement foisonnant. L’enseignement de la Révolution en 4e et Seconde se heurte de ce fait à une difficulté, ou à ce qui est perçu comme une difficulté, particulière, propre à cet objet.
Le récit scolaire de la Révolution a plus que d’autres sans doute été marqué par le besoin de continuité, jugée seule apte à permettre d’entrer dans la logique complexe de l’événement, en assurant les liens de causalités historiques (1) . Il a par ailleurs été en partie déterminé par la forte charge civique de l’événement. Fondation de la France contemporaine, de l’histoire contemporaine, de la République, du régime démocratique, du discours politique moderne, de la citoyenneté démocratique, autant de cadres interprétatifs susceptibles d’alourdir la charge d’un récit devenu un incontournable historique et civique.
Réfléchir à l’organisation pédagogique du récit révolutionnaire, d’autant plus aujourd’hui que sa continuité est mise à mal à la fois par l’évolution de la structure des programmes et par la réduction du temps imparti à cette étude, implique donc de revenir dans un premier temps sur la question de l’interprétation globale de l’événement Révolution française, car c’est en fonction de lui, du sens donné à l’événement, que peut se concevoir un choix raisonné dans le foisonnement des événements de la période révolutionnaire, associée dans les programmes au 1er Empire.
J’entamerai donc mon parcours par quelques réflexions sur le récit révolutionnaire au regard des programmes de l’enseignement secondaire depuis 1985, puis je reviendrai sur la lecture globale de l’événement, et enfin j’aborderai la question de sa déclinaison événementielle interne.

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