La sensation, l’action et le moi. Réponse de Jacques Guilhaumou à Christine Fauré.

Ayant participé à la publication des manuscrits de Sieyès sous la direction de Christine Fauré, je tiens d’abord à m’excuser de mon absence pour des raisons impératives à ce séminaire sur Sieyès. C’est toujours un plaisir de dialoguer avec Christine Fauré sur un auteur, Sieyès, à propos duquel nous avons souvent échangé pendant son édition des manuscrits de Sieyès en deux volumes chez Champion.
En fin d’exposé Christine Fauré m’interpelle de manière critique sur un point. Elle considère, si j’ai bien compris, que je ne mets pas assez l’accent sur l’importance de Condillac chez Sieyès dès ses premiers écrits manuscrits, attitude paradoxale dans la mesure où j’ai présenté et transcrit le Grand Cahier métaphysique, manuscrit de jeunesse de Sieyès (1773) centré en grande part sur la lecture du Traité des sensations de Condillac. Après avoir précisé ce qui lie Sieyès à Condillac, le couple sensation-action, et sa conséquence, l’absence chez Sieyès d’une approche du sujet en terme empirico-transcendantal, elle identifie la cause de ma démarche dans le fait que j’aurais une approche kantienne de Sieyès.

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