Et puis encore, les travaux d’Olivier Lutaud (3) sur Gerrard Winstanley et les démocrates de la Première Révolution d’Angleterre -connus sous le terme péjoratif de Niveleurs, forgé par leurs adversaires puritains et aristocrates- me permirent de comprendre leur tentative d’une politique éclairée par une déclaration des droits naturels de l’homme et du citoyen.
Là, dans le contexte de la lutte des paysans pauvres contre l’offensive seigneuriale du système des enclosures, qui avait provoqué le désastre de leur expropriation, Winstanley proposait une réforme agraire réservant les biens communaux aux exclus, afin de reconstituer des communes villageoises et une économie populaire, au lieu de les abandonner aux seigneurs, qui monopolisaient ainsi le foncier en Angleterre ! Les Niveleurs et les Vrais Niveleurs, comme se disaient Winstanley et ses amis, se trouvaient au cœur de la théorie d’une république démocratique défendant des droits universels politiques, mais aussi économiques, sans oublier les droits de liberté d’expression et de culte en Angleterre.
L’histoire des Révolutions d’Angleterre me permit de saisir l’importance de la synthèse qu’offrait John Locke, en 1690, dans ses Deux traités de gouvernement, qui s’inspirait entre autres des expériences de ces Niveleurs et devint, en matière de théorie politique, une référence centrale, tout au long du XVIIIe siècle : oui, à cette époque, tout le monde connaissait Locke.
D’autres détours m’avaient mise sur le chemin des Jésuites au Paraguay, de 1610 à 1758 et sur celui de Juan de Mariana, qui, à la fin du XVIe siècle, avait légitimé le principe de la souveraineté populaire et le tyrannicide comme droit de résistance à l’oppression, puis toujours en remontant le temps, vers Vitoria et Las Casas. Avec le pan espagnol de cette histoire, je découvrais que l’idée de droits de l’humanité avait connu un développement extraordinaire avec la « découverte du Nouveau Monde » depuis 1492, que, pour sa part, Bartolomé de Las Casas avait nommée « la destruction des Indes » ! Je comprenais alors que la question de la conquête coloniale et des formes spécifiques d’oppression imposées aux peuples vaincus, que Las Casas et ses amis caractérisaient comme des « crimes contre les droits de l’humanité (4) », fut intégrée à l’idée de droits universels dans ce sens bien précis de droits de l’humanité tout entière.
J’avais commencé à étudier les colonies esclavagistes (5) du Roi de France, depuis le XVIIe siècle et les deux Révolutions de France et de Saint-Domingue/Haïti, au tournant du XVIIIe siècle, et je me rendais compte que les archives de la période révolutionnaire abondaient sur la question coloniale, qui était intimement liée aux différentes politiques menées par les gouvernements successifs depuis 1789 jusqu’à l’Indépendance d’Haïti en 1804. Or, cette question coloniale avait été laissée de côté par l’historiographie depuis deux siècles ! Pourquoi et comment cela fut-il rendu possible ?

J’avais déjà abordé les questions agraires, en me centrant sur le système agraire communautaire, les biens communaux et les droits d’usage des habitants des deux sexes. J’avais choisi la Picardie, de la fin du XVIIe à celle du XVIIIe siècle, où j’étudiais la conception paysanne du droit, que la monarchie du Moyen-âge reconnut et qui prit place, sous le nom de « droit coutumier », parmi les quatre formes de droit qui coexistaient à l’époque, avec le droit féodal, le droit canon de l’Eglise et les lois du Roy. En ce qui concerne la communauté villageoise et ses évolutions, au dernier siècle de l’Ancien régime et pendant la Révolution, j’aboutissais à dégager ce que j’ai appelé « les caractères originaux de la voie paysanne de la Révolution française » (6).
Un autre axe de mes recherches avait été consacré à la mise en lumière de la critique de « l’économie politique tyrannique », termes du XVIIIe siècle, que je ne pouvais pas ne pas entendre tant ils parlaient fort ! Avec Guy Ikni, qui étudiait lui aussi le mouvement paysan dans le Département de l’Oise, nous découvrions, après celle du droit paysan, une conception populaire de l’économie, qui s’opposait à celle des économistes physiocrates et à leurs successeurs turgotins comme aux économistes de la période révolutionnaire.
Nous avions été éclairés par le travail stimulant d’Edward Palmer Thompson, « L’économie morale de la foule dans l’Angleterre du XVIIIe siècle », publié en 1971 (7). Le titre était éloquent et prenait en compte les capacités de réflexion et d’action des mouvements populaires. L’auteur précisait que la lecture des travaux de George Rudé, consacrés aux troubles de subsistances en France, de la Guerre des farines de 1775 à la période révolutionnaire (8), lui avait inspiré l’idée que les mouvements de taxation exprimaient non seulement une réaction salutaire face à la hausse des prix, mais aussi une conception des fins et des moyens de l’économie, qui différait de celle des marchands de grains. L’ampleur et la finesse de ses vues ouvrirent un riche débat qui, curieusement, n’atteignit guère les historiens en France. Cela n’empêcha pas cette notion « d’économie morale populaire » de prendre de l’ampleur : elle fut utilisée pour éclairer des résistances anticolonialistes depuis le XIXe siècle, qui se démarquaient des formes non seulement féodales, mais aussi capitalistes, de domination.
L’article de Thompson n’ayant pas été traduit en français, nous décidâmes, Ikni et moi, de lui rendre hommage en le faisant et de l’accompagner de travaux de chercheurs autour de cette problématique. Cela donna La Guerre du blé au XVIIIe siècle. La critique populaire du libéralisme économique, (1988). Cela nous fournit l’occasion de préciser que cette alternative à « l’économie politique tyrannique » se construisit bel et bien pendant la Révolution et se présenta, elle-même, sous des dénominations remarquables : « économie politique populaire », selon l’expression de Robespierre (9), ou encore « économie sociale » comme le découvrit Ikni chez Coupé, député de l’Oise, ou « économie fraternelle » mise en lumière par Jean-Pierre Gross, alternative qui fut celle que construisit la République montagnarde en l’an II.
J’avais commencé à exposer mes recherches sur ces différents thèmes dans le cadre de l’Université européenne de la recherche, fondée par le philosophe Jean-Pierre Faye, qui tenait à ce qu’il existe un séminaire consacré à la Révolution française, qu’il confia à Jacques Guilhaumou. C’est là que j’ai pu commencer à présenter et discuter, en public, mes recherches sur le droit naturel. Etienne Balibar s’y intéressa et me proposa d’en faire un livre dans la collection qu’il dirigeait aux PUF. Je commençais par un article qui résumait mon sujet, « Le droit naturel en révolution », que Daniel Bensaïd publia dans un ouvrage collectif intitulé Permanences de la Révolution. Pour un autre bicentenaire, (1989), puis, je développais ce premier jet, qui devint Triomphe et mort du droit naturel en révolution, 1789-1795-1802, (1992).

Le titre insistait sur les termes droit naturel, auxquels il était consacré, et les trois dates signifiaient clairement leur apparition, en 1789, suivie de leur disparition et de leur mise à mort en deux temps. 1795 était la date de la Constitution qui rompit avec le droit naturel pour la première fois depuis 1789. 1802 était celle du rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises, que Bonaparte réussit à imposer au prix de la perte de deux corps d’armée, soit 60.000 soldats, de son échec puisqu’il fut battu par la résistance des Haïtiens qui proclamèrent leur indépendance en 1804 et de son déshonneur moral et politique.
Avec ce livre j’ai tenté d’écrire la première histoire de la Révolution française du point de vue de son projet exprimé dans les deux déclarations des droits successives de 1789 et de 1793, qui ont suscité une lutte terrible pour ou contre la réalisation de ces principes, y compris dans leur dimension anti-conquérante et anticolonialiste, omise jusque-là par l’historiographie. Je pense, en effet, qu’il est impossible de saisir l’histoire de cette « révolution des droits naturels de l’homme et du citoyen », si l’on ne la réinsère pas dans toutes ses dimensions, à la fois individuelles, politiques y compris économiques et sociales et cosmopolitiques, dans leurs relations entre les gens et les peuples.
La question du maintien ou non d’un empire colonial, bien qu’occultée depuis deux siècles, a été débattue au XVIIIe siècle et tout au long de la période révolutionnaire et j’ai conscience d’avoir démêlé plusieurs des fils reliant le « côté droit », de Barnave à Boissy d’Anglas puis Bonaparte, aux intérêts coloniaux.
Je peux ajouter maintenant que la contre-révolution coloniale apparaît bien plus redoutable que ses autres courants connus jusque-là, pour deux raisons principales. En effet, elle disposait de moyens financiers et d’appuis sociaux considérables dans les milieux du commerce colonial, en France et dans l’empire, et de plus, elle n’a pas hésité à rechercher l’alliance politique et le soutien militaire du gouvernement britannique, soit celui de la première puissance coloniale européenne de l’époque, contre la Déclaration des droits naturels de l’homme et du citoyen.
Dans ce livre, j’ai aperçu ce pan de l’histoire que j’ai, depuis, approfondi par de nouvelles recherches. J’ai ainsi consacré mon Habilitation à diriger des recherches, en 2002, à une nouvelle histoire de l’époque révolutionnaire, que je n’ai pu mener à bien, pour le moment, que pour la période de l’Assemblée constituante (10), tant le sujet est dense ! Mais je n’ai pas fini…
En exposant les débats pour ou contre les droits naturels, la souveraineté populaire opposée à une souveraineté attachée à un niveau de richesse, le droit de propriété et la réforme agraire, le droit à l’existence ou la mort par la malnutrition et la faim, la « ré-privée des riches » contre la république démocratique et sociale montagnarde, j’ai cherché aussi à mettre en lumière les obstacles intellectuels à leur compréhension.
Un des principaux obstacles, qui s’est imposé peu à peu dans les sciences humaines depuis le XIXe siècle, est sans aucun doute celui du « déterminisme économiste (11) » qui est parvenu à nier l’histoire des faits et des réponses des sociétés. L’idée d’E.P. Thompson d’admettre la possibilité d’une « conception populaire de l’économie » est considérée, par les « libéraux » et même dans certains courants « marxistes », comme une pure « hérésie ». L’idée que des propositions économiques et sociales, comme celle d’une « économie politique populaire », aient pu être formulées avant la domination du système capitaliste, est elle aussi considérée comme « hérétique » par les mêmes et pour les mêmes raisons.
Je me suis aussi efforcée de clarifier les interprétations, exprimées à différents moments de sa vie, par Karl Marx, et qui ont pu nourrir des préjugés erronés, comme celui qui s’est installé sur la Loi Le Chapelier (12) par exemple. Il m’a paru intéressant de rappeler que les écrits de Marx étaient, eux aussi, tributaires de ses lectures, y compris des ignorances de leurs auteurs, et éviter ainsi l’écueil de les transformer en « paroles d’évangile » !

J’ai été guidée dans cette recherche par les deux mots', droit naturel, leur apparition suivie de leur disparition en 1795 et sur les questions centrales du refus d’une république démocratique par les Thermidoriens et de leur choix de renouer avec une politique de puissance impérialiste. Pour y parvenir, il leur fallait encore remplacer la riche tradition du droit naturel par une nouvelle théorie politique.
Deux courants s’étaient exprimés à ce sujet, depuis juillet 1789, frappés par la Grande Peur que suscita l’entrée en scène du mouvement populaire. Le premier courant s’orienta vers une monarchie constitutionnelle et censitaire, afin de protéger une aristocratie de la richesse, dont Sieyès fut un des chantres. Ce courant s’épanouit au XIXe siècle avec les projets des « libéraux ».
Le second courant fut celui des Girondins, confrontés depuis septembre 1792 au vœu populaire d’une république démocratique. La Convention girondine tenta de vider ce vœu de son contenu, en développant la nouvelle « science politique » de la manipulation des formes de scrutins et des découpages et redécoupages de plus en plus complexes des circonscriptions, dans le but de morceler et affaiblir l’expression du suffrage universel.
La Gironde exprima aussi la nécessité de se débarrasser de l’idée même de droit naturel et parvint à faire voter une Déclaration des droits, qui substituait aux droits naturels la notion de droits de l’homme en société, le 29 mai 1793, ce qui précipita la Révolution des 31 mai-2 juin.
A partir du 9 thermidor, la Convention thermidorienne s’inspira de ces essais girondins pour élaborer une théorie politique remplaçant la république démocratique des droits naturels par une « ré-privée » des riches. Si le nom de « république » était maintenu, elle se trouvait coupée d’une souveraineté populaire effective, au moyen d’un système censitaire accompagné de la suppression des communes et de leurs assemblées primaires, qui avaient été l’institution par excellence de la démocratie sociale à l’époque montagnarde. Le résultat aboutit ainsi à réduire la notion de république à une simple forme opposée à la royauté (13). Ces faits sont maintenant bien étayés par des recherches nouvelles. Yannick Bosc a poursuivi l’étude détaillée de la rupture avec le droit naturel par la Convention thermidorienne, préparant la Constitution de 1795. Pour y parvenir, elle fut contrainte d’élaborer une science sociale nouvelle, qui devait récuser tout le savoir de la philosophie du droit naturel.
Ce travail thermidorien inspira Bentham, qui vivait alors en France et combattait l’idée même de droit naturel (14). Il réussit à imposer l’usage des termes de droit international à la place de ceux de « droit naturel des gens ». Marc Belissa, qui a étudié la question, a montré que Bentham cherchait à effacer ce principe de droit naturel, commun à tous les individus du genre humain, au profit d’un droit positif entre les Etats : c’est ainsi que la nouvelle appellation de « droit international » s’est répandue entre 1795 et 1802, dans la période cruciale où s’imposait un nouvel ordre international (15). Elle est encore usitée de nos jours…
La thèse, ou plutôt la fiction, répandue dans les pays occidentaux depuis la Seconde guerre mondiale, selon laquelle le « capitalisme », habillé aujourd’hui en « économie de marché », porte dans ses flancs « la » démocratie et les « droits de l’homme », est historiquement fausse. Et l’on a assisté depuis à l’effondrement, accéléré ces dernières décennies, de cette appellation, au fur et à mesure que disparaissait la démocratie en se séparant de la souveraineté populaire et de l’idée de république, dont les fins consistaient à protéger tous les membres de la société, à commencer par le droit à l’existence et aux moyens de la conserver (16).

Récemment, j’ai rencontré les travaux de Brian Tierney, historien du droit médiéval, qui a retrouvé la date et le milieu d’apparition du droit naturel : chez des juristes du XIIe siècle, qui avaient eu besoin de forger une conception nouvelle du droit pour exprimer, en termes pratiques, les transformations de leur époque. Elles étaient importantes puisqu’elles concernaient l’immense révolte paysanne contre la féodalité asservissante, qui débuta au XIe siècle et s’étendit sur une longue période en réclamant, contre le servage, le droit de liberté individuelle, accompagné de franchises et autres droits des communautés villageoises. Ce mouvement se transmit à l’ensemble des groupes sociaux du domaine ouest-européen, villes, corps de métiers, monastères et couvents, qui remodelèrent ainsi leur conception du droit (17).
Cette mise en lumière par Brian Tierney permet de mettre fin à certaines interprétations inexactes ou même fantaisistes, qui ont cours encore aujourd’hui, et représente une contribution majeure à la compréhension de l’histoire du droit naturel.
L’étude et la connaissance du droit naturel a pris aujourd’hui son essor avec les travaux de l’équipe du ''Séminaire L’Esprit des Lumières et de la Révolution'' (18), qui consacre ses efforts à la réinscription du politique dans les problématiques du droit naturel, travaillées par le mouvement populaire comme dans le débat d’assemblée. Dans cette perspective, la réflexion sur le républicanisme, réduite à une simple forme de gouvernement opposé à la monarchie, s’est enrichie en s’intégrant aux courants du droit naturel, qui ont pu développer, grâce à leurs nombreuses expériences depuis le Moyen âge et durant l’époque moderne, leurs principes, leurs valeurs, leurs pratiques et leurs usages démocratiques et « socialistes

Je remercie les Editions Syllepse qui ont accepté avec enthousiasme de rééditer ce livre. A leur demande, j’ai légèrement transformé le titre qui est devenu Triomphe et mort de la révolution des droits de l’homme et du citoyen, je n’ai pas modifié le texte, me limitant à corriger quelques erreurs, mais j’ai complété la bibliographie.

Florence Gauthier, décembre 2013

Notes

(1) Julien Benda, La fin de l’éternel, Paris, Gallimard, 1928, Note D, p. 144.

(2) J’avais rencontré Aglaïa Hartig au séminaire d’Albert Soboul, à la Sorbonne, où des étudiants venus de toutes les parties du monde se retrouvaient pour de fructueux échanges rendus alors possibles pour la Grande Révolution.

(3) Olivier Lutaud, Winstanley. Socialisme et christianisme sous Cromwell, Paris, Didier, 1976.

(4) Bartolomé de Las Casas, Très brève relation de la destruction des Indes, (1552) Paris, Maspero, 1979.

(5) Au moment du bicentenaire, Yves Bénot publiait La Révolution française et la fin des colonies, Paris, La Découverte, 1988. Ce fut un véritable pavé jeté dans la mare d’une historiographie de la Révolution française que je n’étais pas la seule à juger bien éteinte ! Bénot me donna le goût d’étudier cette dimension de l’histoire de la Révolution, qui avait été occultée depuis deux siècles, voir le chapitre 10 de son livre. Bénot fonda une Association pour l’étude des colonies européennes, dont je fus, avec quelques autres, un des membres fondateurs.

(6) Je publiais ma première thèse d’histoire sous le titre La Voie paysanne dans la Révolution française, l’exemple picard, (1977), qui m’avait fait découvrir une magnifique littérature consacrée aux systèmes agraires communautaires, aux communaux et à la culture paysanne, développée tout au long du XIXe siècle et prolongée au XXe siècle. Mais, au lendemain de la Libération, l’intérêt pour la paysannerie s’est manifestement déplacé des historiens aux anthropologues sous l’effet du déterminisme économiste qui s’était emparé de la faculté d’histoire. Sur la conception paysanne du droit au Moyen-âge, voir Marc Bloch Les caractères originaux de l’histoire rurale française (1964) et Rois et serfs. Un chapitre d’histoire capétienne, (1996). En hommage à Marc Bloch, je publiais « Une révolution paysanne. Les caractères originaux de l’histoire rurale de la Révolution française, 1789-1794 », dans Raymonde Monnier éd, Révoltes et révolutions, 1773-1802, Paris, Ellipses, 2004, p. 252-283. En ligne sur Révolution Française.net.

(7) E.P. Thompson, « The Moral Economy of the English Crowd in the eighteenth century », Past and Present, n° 50, 1971.

(8) George Rudé, historien anglophone, était venu en France étudier la Révolution française et publia de nombreux articles dans les Annales Historiques de la Révolution française, depuis 1950. Il publia en anglais The Crowd in the French Revolution, Osford, University Press, 1959, qui fut traduit en français sous le titre La foule dans la Révolution française, (1982).

(9) Voir infra, Deuxième partie, 3. Robespierre théoricien du droit à l’existence. Voir aussi Guy Ikni, « Jacques-Michel Coupé, curé jacobin » (1988) ; Jean-Pierre Gross, Egalitarisme jacobin et droits de l’homme, (2000).

(10) Florence Gauthier, L’aristocratie de l’épiderme, ( 2007).

(11) On lira avec profit à ce sujet Karl Polanyi, La subsistance de l’homme. La place de l’économie dans l’histoire et la société, (1977) trad. de l’anglais Paris, Flammarion, 2011. C’est aussi pourquoi, avec Yannick Bosc, nous avons réédité, introduit et annoté les livres suivants d’Albert Mathiez, La Révolution française, (2012) et La Réaction thermidorienne, (2010), qui témoignent de sa résistance à voir l’historiographie du début du XXe siècle sombrer dans ce déterminisme économiste.

(12) La loi Le Chapelier faisait partie de la « loi martiale », voir infra, tout au long du livre.

(13) Voir infra, Deuxième partie. 4. Le débat sur la déclaration des droits en 1793 et Quatrième partie. 1. De la ré-publique à la ré-privée des riches.

(14) Yannick Bosc, « De thermidor à Brumaire : la victoire de « la vaste conspiration contre les droits naturels », in Corpus (2013).

(15) Marc Belissa, Repenser l’ordre européen, 1795-1802, Paris, Kimé, 2006, Chap. 6, Droit inter-national, droit des gens, droit de la paix.

(16) En France, l’idée de république démocratique et sociale réapparut avec le programme du Conseil National de la Résistance, intitulé Les jours heureux, en 1944, qui fut en partie repris dans la Constitution de1946.

(17) Brian Tierney, The Idea of Natural Rights. 1150-1625, Grand Rapids, Michigan/Cambridge UK, 1997 ; Droit et religion dans la pensée constitutionnelle, (1982) trad. de l’anglais, PUF, 1992. Voir aussi Marc Bloch, Rois et serfs(1996).

(18) Voir notre site Révolution Française.net, nos publications Marc Belissa, Yannick Bosc, Florence Gauthier éd., ''Républicanismes et droit naturel. Des Humanistes aux Révolutions des droits de l’homme et du citoyen'', Paris, Kimé, 2009 ; le n° 64 de la revue ''Corpus'', « Le droit naturel », Paris, 2013, qui a permis de faire le point sur les les recherches actuelles depuis le Moyen-âge, jusqu’au début du XIXe siècle, avec les contributions de Brian Tierney, Christophe Miqueu, Marc Belissa, Yannick Bosc, Christopher Hamel, Florence Gauthier ; et notre dernier colloque international, Cultures des républicanismes : pratiques, représentations, concepts, de la Révolution anglaise à aujourd’hui, s’est tenu à l’Université de Rouen, les 21-22 novembre 2013 et sera bientôt publié aux éditions Kimé.