Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Pons de l'Hérault : archives en ligne   Sources

Par Yannick Bosc, GRHIS-Université de Rouen

Pons de l'Hérault

Nous proposons ici les fac-similés de papiers d'André Pons, dit Pons de l'Hérault (1772-1853), tirés d'archives privées. Ce personnage, surtout connu des historiens de l'Empire, est également le héros du roman de Patrick Rambaud, L'absent, qui le met en scène sur l'île d'Elbe au moment de la captivité de Napoléon. La matière en est principalement fournie par les Souvenirs et anecdotes de l'île d'Elbe (à lire sur Gallica) dans lesquels Pons, qui administre les mines de fer de l'île depuis 1809, relate ses relations, souvent tendues, avec l'empereur qu'il avait connu pendant le siège de Toulon en 1793. André Pons (il se rebaptise Marat-Lepelletier Pons en l'an II), officier de marine originaire de Sète, chef d'état major de la division navale de l'armée d'Italie, est en effet considéré comme un fervent républicain. Cependant, s'il dénonce le 18 brumaire, comme il s'oppose un demi siècle plus tard au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, il suit l'Empereur pendant les Cent-Jours, est nommé préfet du Rhône et tente de le rejoindre à Sainte Hélène.

Le texte qui suit permet de recontextualiser les papiers que nous publions. Ces éléments biographiques sont extraits de l'introduction que Léon-Gabriel Pélissier (1863-1912) consacre au Mémoire de Pons de l'Hérault aux puissances alliées qu'il a édité en 1899 et que l'on peut lire sur Gallica. Nous y renvoyons le lecteur qui voudrait consulter la totalité du texte, en particulier les copieuses notes de bas de page que nous ne restituons pas ici. Pélissier qui ne masque pas sa sympathie pour le personnage, quitte parfois à manquer de distance, est également l'éditeur des Souvenirs et anecdotes de l'île d'Elbe.

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Tradition et innovation : transfert et réception des textes républicains autour de 1789   Etudes

Par Raymonde Monnier, CNRS

héritages des républicanismes et république comme utopie

Ce texte a été présenté lors de l'atelier Les héritages des républicanismes et la république comme utopie qui s'est tenu le 27 novembre 2010.

Dans l’histoire de la Révolution, l’interprétation de la première République a été depuis le 19e siècle un chantier disputé et perpétuellement réinvesti par de nouvelles interrogations. Entre moment fondateur et/ou traumatisme violent, il s’est polarisé depuis la troisième République autour des questions de la légitimité et de la nature du régime républicain. En dépit de l’inflexion politique profonde induite par l’abolition de la royauté en 1792, la périodisation qui sépare la monarchie de la République a tendance à masquer l’évolution des rapports entre les différents pouvoirs sur le moyen terme révolutionnaire. Avec l’avènement de la République, la notion de république acquiert une valeur politique et symbolique nouvelle qui, sans effacer les contenus classiques, modifie et multiplie ses usages en lui donnant une réalité institutionnelle. La révolution du 10 août, qui met véritablement « le monde à l’envers » (1), entraîne des relations inédites à l’intérieur d’un champ conceptuel profondément modifié par l’expérience démocratique, où la question ne se limite pas à fonder la république sur un nouveau contrat social. Il s’agit de construire les institutions et de conserver la République dans un environnement hostile – celui de l’Europe des rois – pour préserver les acquis 1789.

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