Par Florence Gauthier, Université Paris Diderot

À propos de l’article « Olympe de Gouges, une femme contre la Terreur », de Myriam Perfetti, paru dans Marianne, n°852 du 17-23 août 2013, p. 76-79.

Je viens de lire cet article et j’en reste perplexe. Que d’erreurs accumulées ! que de fantaisies ! et qui conduisent dans leur simple logique à des interprétations fausses ou fallacieuses qui leurrent le lecteur sur les faits, au lieu d’éclairer sa lanterne. Il y a une question de méthode qui se pose ici ! Le chapeau de l’article résume la thèse de l’auteur : « Elle (Olympe de Gouges) fut la première des féministes et le paya de sa vie ». Dans le rappel chronologique, on peut lire : « Arrêtée en juillet 1793 pour avoir violemment interpellé Robespierre », elle « est condamnée à mort ».
Le rappel de ses activités est plein d’enthousiasme pour « la pionnière », qui donna « l’acte fondateur d’un féminisme qui ignorait son nom », elle est même comparée à Simone de Beauvoir, à Hypatie philosophe néoplatonicienne du IVe siècle de notre ère, et aux Femen dans leur récent combat en Tunisie, et tout cela en même temps ! Et puis encore, cette femme « en avance sur son temps » a tant apporté par ses « anticipations » : elle a prévu « le Pacs avec deux cents d’avance » ! et même « l’impôt sur le revenu » ! et puis encore des réformes sociales, « qui ne seront mises en place qu’au… XXe siècle »... Elle se réclame de la justice sociale, de l’égalité en droits entre les sexes, du droit au divorce, de la recherche en paternité et se prononce pour l’abolition de la peine de mort.

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