Voir en particulier la

Quatrième partie : Le matérialisme du XVIIIe siècle.




CHAPITRE I. — INFLUENCE DU MATÉRIALISME SUR LA FRANCE & L’ALLEMAGNE

L’Angleterre est le pays classique du matérialisme et du mélange des idées re-ligieuses et matérialistes. — Matérialistes anglais du XVIIIe siècle : Hartley ; — Priestley. — Le scepticisme en France ; la Mothe le Vayer ; — Pierre Bayle. — Commencement de relations intellectuelles entre l’Angleterre et la France. — Voltaire ; — ses efforts pour faire prévaloir le système de Newton ; — son attitude vis-à-vis du matérialisme. — Shaftesbury. — Diderot ; ses relations avec le matérialisme. — État intellectuel de l’Allemagne. — Influence de Descartes et de Spinoza. — Influence des Anglais. — La Correspondance sur l’essence de l’âme. — Divers traces de matérialisme.




CHAPITRE II. — DE LA METTRIE

L’ordre chronologique, — Biographie. — L’Histoire naturelle de l’âme. — L’hypothèse d’Arnobe et la statue de Condillac. — L’homme-machine. — Caractère de la Mettrie. — Sa théorie morale. — Sa mort.




CHAPITRE III. — LE SYSTÈME DE LA NATURE

Les organes du mouvement littéraire en France, leurs relations avec le maté-rialisme. — Cabanis et la physiologie matérialiste. — Le Système de la nature ; son caractère général ; — l’auteur est le baron d’Holbach. — Autres écrits de d’Holbach. — Sa morale. — Sommaire de l’ouvrage ; la partie anthropologique et les principes généraux de l’étude de la nature. — La nécessité dans le monde moral ; rapports avec la Révolution française. — « L’ordre et le désordre ne sont pas dans la nature » ; polémique de VoLtaire contre cette thèse. — Conséquences tirées du matérialisme en vertu de l’association des idées. — Conséquences pour la théorie esthétique. — L’idée du beau chez Diderot. — Loi des idées morales et esthétiques. — Lutte de d’Holbach contre l’âme immatérielle. — Assertion relative à Berkeley. — Essai pour fonder la morale sur la physiologie. — Passages politiques. — Deuxième partie de l’ouvrage ; lutte contre l’idée de Dieu. — Religion et morale. — Possibilité générale de l’athéisme. — Conclu-sion de l’ouvrage.




CHAPITRE IV. — LA RÉACTION CONTRE LE MATÉRIALISME EN ALLEMAGNE

La philosophie de Leibnitz essaie de vaincre le matérialisme. Influence populaire et véritable sens des doctrines philosophiques ; la théorie de l’immatérialité de l’âme. — L’optimisme et ses rapports avec la mécanique. — La théorie des idées innées. — La philosophie de Wolff et la théorie de l’unité de l’âme. — La psychologie animale. — Écrits contre le ma-térialisme. — Insuffisance de la philosophie universitaire contre le matérialisme. — Le matérialisme refoulé par la tendance idéale du XVIIIe siècle. — La recherche de l’idéal. — Influence du spinozisme. — Gœthe, son spinozisme et son opinion sur le Système de la nature. — Élimination de toute philosophie.

N.B Sur le rôle de Lange dans la restauration de la philosophie critique, en particulier autour de Kant, voir l'étude de Christophe Bouriau dans le N°35, 2002 de la Revue de Métaphysique et de Morale.

Lange parle ailleurs de Marx, ce qui lui vaudra la critique suivante dans une lettre de Marx à Kugelmann du 27 juin 1870 :

Monsieur Lange (Die Arbeiterfrage, etc. /La question ouvrière/ 2° édition), me décerne de grands éloges, mais dans le but de se donner de l'importance. C'est que Monsieur Lange a fait une grande découverte. Toute l'histoire doit être subordonnée à une seule grande loi naturelle. Cette loi de la nature, c'est la formule (l'expression de Darwin ainsi employée devient une simple formule) struggle for life /La lutte pour la vie/ et, le contenu de cette phrase creuse, c'est la loi malthusienne de la population ou rather /plutôt/ de la surpopulation. Au lieu donc d'analyser le struggle for life tel qu'il se manifeste historiquement dans diverses formes sociales déterminées, il suffit de convertir chaque lutte concrète en une formule : struggle for life et de remplacer cette formule elle-même par les élucubrations malthusiennes sur la population. Il faut avouer que c'est là une méthode très féconde... pour des ignorants et des paresseux d'esprit, prétentieux, suffisants et se targuant de science.

Ce que ce même Lange dit de la méthode hégélienne et de l'emploi que j'en fais est vraiment puéril. D'abord, il ne comprend rien à la méthode hégélienne et bien moins encore à la façon critique dont je l'applique. En un sens, il me rappelle Moses Mendelssohn; ce prototype du bavard écrivit un jour à Lessing pour lui demander comment il pouvait lui venir à l'idée de prendre au sérieux ce « chien crevé de Spinoza ! » Monsieur Lange s'étonne de même qu'Engels, moi, etc., nous prenions ce chien crevé de Hegel au sérieux, alors que, n'est-ce pas, depuis longtemps, les Büchner, Lange, le docteur Dühring, Fechner, etc.; poor deer (pauvres bêtes) s'accordent à dire qu'ils l'ont depuis longtemps enterré. Lange a la naïveté d'affimer que je me « meus avec une liberté extrêmement rare » dans la matière empirique. Il ne soupçonne pas que cette « liberté de mouvement dans le sujet » n'est rien d'autre qu'une paraphrase pour la méthode, la manière de traiter le sujet, c'est-à-dire la méthode dialectique.