Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

L’esprit des Lumières et de la Révolution 2007-2008   Séminaire

Groupe de travail animé par Marc Bélissa, Yannick Bosc, Françoise Brunel, Marc Deleplace, Florence Gauthier, Jacques Guilhaumou, Fabien Marius-Hatchi, Sophie Wahnich. Nous vous convions aux séances qui se tiendront le vendredi, de 18 à 20 h, à l’Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 2e étage, salle 216.

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La Révolution française et l’intelligence politique de l’héritage historique : les objets patrimoniaux.   Recensions

par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », CNRS/ENS/LSH

Au cours des années 1990, deux périodes ont été privilégiées dans le renouvellement de nos connaissances sur l’histoire du patrimoine, la Révolution française et le premier XIXème siècle. L’enjeu historiographique, ainsi que le soulignent Philippe Poirier et Louis Vadelorgue (2003) dans un ouvrage collectif, consiste alors à comprendre comment conscience et politique du patrimoine émergent au cours des années 1780-1810 dans la lignée de la formation de l’espace public. Cependant, au-delà de cet apport collectif et de l’ouvrage bien informé d’Edouard Pommier (1991), la perspective la plus novatrice est le fait de Dominique Poulot (1996, 1997, 2006) qui nous propose une vue d’ensemble de la manière dont la Révolution française met en place « l’intelligence de l’héritage historique » par une exploration minutieuse des objets patrimoniaux, de leur « futur passé » (Reinhart Koselleck), au cours d’un moment particulièrement dense d’intégration du passé national.

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Colloque républicanismes et droit naturel, 5 et 6 juin 2008   Annonces

colloque républicanismes et droit naturel

Depuis la parution des principaux travaux de Caroline Robbins (The Eighteenth Century Commonwealthmen, 1958), de Zera Fink, (The Classical Republicans…, 1962), de John G. A. Pocock (The Machiavelian Moment. Florentine Political thought and the Atlantic Republican Tradition, 1975, traduit en 1997) et de Quentin Skinner (The Foundations of Modern Political Thought, 1978, en français en 2001) pour ne citer que les plus célèbres, de nombreux historiens ont labouré le champ de l‘histoire des idées politiques à la recherche des continuités dans la tradition du républicanisme dit "classique" et/ou de "l’humanisme civique".

A partir de ces recherches, des philosophes politiques comme Philip Pettit ou Jean-Fabien Spitz ont également interrogé cette tradition. Les questionnements actuels sur ce qu’il est convenu d’appeler la "crise de la démocratie" ne sont pas étrangers à cet intérêt renouvelé. Ces philosophes n’hésitent pas à revenir aux origines historiques du républicanisme pour y puiser les éléments de réflexion leur permettant de concevoir un nouveau républicanisme social et démocratique fondé sur une conception de la liberté comme "non-domination".

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Discours de citoyennes marseillaises manifestant « le Courage vraiment républicain qui les anime » (1793)   Textes

Dans la série L des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, nous trouvons le manuscrit d'un discours prononcé par une citoyenne à la séance de la section 5 de Marseille le 7 août 1793, au nom de l'ensemble des citoyennes de la section, alors que Marseille "fédéraliste" est sous la menace d’un intervention de l’armée de la Convention. Nous reproduisons ce discours pour mieux souligner le caractère exemplaire du patriotisme des citoyennes marseillaises engagées dans le mouvement sectionnaire pendant le printemps et l’été 1793.

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Derecho a la existencia y Renta Básica   Annonces

par Antoni Domènech, Universidad de Barcelona

raventos condiciones materiales de la libertad

Préface au livre de Daniel Raventós, Las condiciones materiales de la libertad, Barcelona, El Viejo Topo, 2007. Voir également sur le site de la revue Sin Permiso, le texte Antoni Domènech et de Daniel Raventos ¿Quién teme a la Renta Básica de Ciudadanía?

Quien por vez primera habló de “derecho a la existencia” fue Robespierre, en un discurso celebérrimo –uno de los últimos— de 1794, para expresar la idea de que la sociedad debe garantizar a todos sus miembros, como primer derecho, el de existir material y socialmente. Thomas Paine habló un poco después, en un escrito no menos afamado –Agrarian Justice (1796)—, de la necesidad y la justicia de crear un “fondo nacional” mediante impuestos a la propiedad privada de las tierras, a fin de introducir una pensión vitalicia para “toda persona actualmente viva” (mayor de cincuenta años) de “10 libras esterlinas anuales” (1).

Más aún que la propuesta concreta en sí, era interesante el estilo de su argumentación normativa. Paine comenzaba distinguiendo entre la propiedad de la tierra, que debía ser común, y la apropiación privada de los frutos del esfuerzo en su cultivo, al que debía hacerse también justicia. Pero luego pasaba a mostrar los enormes daños causados “a más de la mitad de la población” por la propiedad privada agraria, preparando el terreno para justificar la necesidad de compensarlos:

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Les enjeux d’une traduction   Historiographie

par Julien Louvrier, GRHIS-Université de Rouen

aux armes historiens hobsbawm

A propos de l'ouvrage d' Eric J. Hobsbawm, Aux armes, historiens. Deux siècles d’histoire de la Révolution française, Paris, La Découverte, 2007, 154p. Avec une postface inédite de l’auteur. Traduit de l’anglais par Julien Louvrier. En librairie le 11 octobre 2007.

Au lendemain du bicentenaire de 89, l’historien britannique Eric J. Hobsbawm publiait aux éditions Verso sous le titre évocateur Echoes of the Marseillaise. Two Centuries Look Back on the French Revolution (1) , le contenu étoffé et remanié d’une série de conférences prononcées au cours de l’année 1989 à l’Université Rutgers aux États-Unis. En cette année commémorative largement dominée par la vision furetienne de l’histoire de la Révolution, Hobsbawm entendait convaincre son auditoire et ses futurs lecteurs de ne pas s’en laisser compter par « l’air du temps » : très sévère à l’égard du « révisionnisme historique », il proposait de porter un regard rétrospectif sur deux siècles d’historiographie révolutionnaire, avec pour objectif de mettre en lumière les enjeux politiques de l’entreprise de relecture de l’histoire de la Révolution amorcée au milieu des années 1950 par Alfred Cobban contre « l’interprétation sociale » et poursuivie jusque dans les années 1980 par des historiens s’étant entre-temps autoproclamés « critiques ».

Eu égard à la façon dont la France venait de célébrer le deux centième anniversaire de sa Révolution, ce genre de contre-expertise venait à point. C’est d’ailleurs ce que comprirent très vite les éditeurs italiens (2) et espagnols (3) qui firent traduire le livre dès sa sortie. Quoi de plus normal en effet que de faire paraître les appréciations d’un grand historien marxiste de renommée internationale sur l’historiographie d’une période tellement importante pour l’histoire du monde contemporain ?

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Thomas Paine, l'allocation universelle et le principe de révolution   En ligne

Par Yannick Bosc, GHRIS-Université de Rouen

Alors qu'il a suscité les passions de son vivant, Thomas Paine est de nos jours une figure consensuelle de l'historiographie de la Révolution française, une sorte d'ornement libéral à la périphérie des événements. Acteur de l'indépendance américaine, député français à la Convention nationale et banni d'Angleterre pour avoir écrit Droits de l'homme , il incarne le républicain - entendu le plus souvent dans le sens restreint d'anti-monarchiste - et la « modernité » c'est-à-dire, grosso modo , le libéralisme économique . Les historiens utilisent généralement ses écrits pour caractériser la pensée politique girondine. Or il existe un autre Thomas Paine sur lequel l'historiographie française n'insiste guère.

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Manifeste pour une assemblée constituante: reconstruire la pensée   Actuel

Dans la tradition démocratique, issue de la Révolution française, la seule légitimité est la volonté populaire lorsqu'il s'agit de refonder le politique sur une base constituante. C'est ainsi que le Manifeste pour une assemblée constituante d'André Bellon propose, dans la perspective de la réunion d'une Assemblée Constituante, de rassembler le peuple de gauche autour d'une "association pour une Constituante". Ce manifeste met tout particulièrement l'accent sur le nécessaire travail de reconstruction de l'esprit politique, et en corollaire de la pensée émancipatrice sur la base d'une claire définition des lignes de rupture, à l'égal de ce qui s'est passé du temps des Lumières et de la Révolution française.

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Les mots de Marat   Mots

par Agnès Steuckardt, Université de Provence

La Révolution française, en ouvrant l’espace politique à l’ensemble des locuteurs français, a changé leurs pratiques discursives et, conjointement, leur langue même, et plus particulièrement son lexique. Le débat politique public et la presse d’opinion ont, au cours de la période révolutionnaire, élaboré leurs usages linguistiques. Quelle part Marat a-t-il prise à cette révolution linguistique ? La lecture de L’Ami du peuple, assistée par les moyens que fournit le traitement automatique du vocabulaire (1), permet de suivre au jour le jour les mutations qui s’accomplissent dans et par ce discours, et qui construisent, pendant la période 1789-1792, une première manière de la langue politique en français. On dégagera dans un premier temps les conditions qui président à la production du discours de Marat, pour en venir ensuite à sa contribution au renouvellement du lexique politique.

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Commemorating the Dead in Revolutionary France   En ligne

par Joseph Clarke, Trinity College, Dublin

 couverture fu livre de Clarke

"From attending a memorial mass or commemorative parade to raising a Panthéon or purchasing a cheap political souvenir, the Revolutionary experience of commemoration was a remarkably diverse one, and this diversity raises a whole range of questions, questions concerning the rôle remembrance played in Revolutionary politics, but also questions as to the place of the dead in eighteenth-century French culture. Some of these questions seem obvious, but more only emerged as the sheer complexity of Revolutionary remembrance became apparent in the archives. Nevertheless, the questions that concern me most can be summarised simply enough. What did commemoration mean to the men and women who attended ceremonies, raised monuments and purchased busts and souvenirs in memory of the Revolution's dead ? What traditions did these people draw upon when they came to remember their dead, and how did these evolve to meet the ever-changing demands of Revolutionary politics or change according to the social and cultural circumstances of those who did the remembering ?

In both Paris and the provinces, the variety of forms commemoration assumed was matched only by the diversity of the men it honoured, and this diversity presents its own problems. Honouring an individual with a national reputation like Mirabeau or even an international standing like Voltaire was obviously a quite different experience from attending an artisan's funeral in a Paris church or planting a tree in memory of an undistinguished soldier in a village in the Vaucluse, but how exactly did this difference affect the meaning of these rites? This difference, the difference between celebrating a politician or a philosophe renowned for their accomplishments but unknown as an individual and remembering a local hero, perhaps even a family member or a friend, raises what is, perhaps, the most elusive question of all. In a period when political considerations can so easily appear to overwhelm all other concerns, what private ends did the Revolution's rites of memory serve ? What consolation did commemoration bring to those the dead left behind, and what conflicts did this relationship between the public and the private dimensions of remembrance give rise to ?"

Extrait de l'introduction, disponible sur le site de l'éditeur, de l'ouvrage de Joseph Clarke, Commemorating the Dead in Revolutionary France. Revolution and Remenbrance, 1789-1799, Cambridge University Press, 2007.

Négociateurs et consuls en Méditerranée à la fin du XVIIIe siècle   Recensions

Par Marc Belissa, Université Paris X-Nanterre

les oubliés de la liberté / négocier sur un volcan

Deux ouvrages très différents — parus dans la collection Diplomatie et Histoire du Ministère des Affaires étrangères — viennent d’enrichir la bibliographie consacrée à la construction et au fonctionnement des réseaux diplomatiques à la fin du XVIIIe siècle et pendant la Révolution française. Il s"agit d’une part de Négocier sur un volcan. Dominique-Vivant Denon et sa correspondance de Naples avec le comte de Vergennes (1782-1785) et d’autre part Les oubliés de la Liberté. Négociants, consuls et missionnaires français au Levant pendant la Révolution (1784-1798). Le premier livre est l’édition critique intégrale de la correspondance diplomatique de Vivant Denon avec Vergennes lors de sa mission dans le royaume de Naples et des Deux Siciles à la veille de la Révolution. Établie par Françoise Janin, cette édition est dotée d’une copieuse introduction de Jean-Claude Waquet de l’École Pratique des Hautes Études. Le deuxième ouvrage est l’œuvre d’Amaury Faivre d’Arcier, lui-même consul adjoint, docteur en Histoire, helléniste et arabisant. Il s’agit pour ce dernier ouvrage d’un livre de facture très classique décrivant le monde des consuls et des marchands français dans l’Empire ottoman de 1784 à 1798.


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Salmigondis   Brèves

"Sortons de ce soap opera dont nous avons été aussi les acteurs. Plus que jamais, disons que le progrès social est au coeur de notre ambition, même s'il nous guide sur des chemins inédits. Après François Furet, proclamons en effet que la révolution française est terminée. Elle demeure l'âme de notre République, elle nous a fait ce que nous sommes, mais être "révolutionnaire" aujourd'hui, c'est assumer la réforme audacieuse. Ce qui nous a manqué, c'est l'aptitude à comprendre les bouleversements du monde contemporain et à l'imaginer dans les trente ans à venir. Nous sommes restés inertes, idéologiquement, face à la mondialisation. Celle-ci inquiète. Mais reconnaissons qu'elle peut être positive, quand elle contribue au développement de pays qui pesaient faiblement sur la scène internationale. Le revers de la médaille, c'est une mondialisation qui met en compétition non plus des économies mais des peuples et des systèmes sociaux."

(Bertrand Delanoë, maire de Paris, dans un article de l'édition du 29.08.07. du Monde)

Marseille révolutionnaire (1787-an II). L'expérience du républicanisme   Dossiers

par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, Université de Lyon, ENS-LSH Lyon

Suite à la publication en 1992 de notre ouvrage sur Marseille républicaine (1791-1793) - Paris, Presses de Sciences Po - ce dossier rend compte en partie de l'actualisation au fil des années de nos recherches sur Marseille en révolution, soit par des synthèses, soit par de nouvelles études, soit par la publication de documents. Nous y avons ajouté une chronologie jusqu'en l'an II.

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Robespierre complété   Annonces

Publication du tome XI des Œuvres de Maximilien Robespierre, édition et notes de Florence Gauthier, édité par la Société des Etudes Robespierristes. Bon de souscription pour le tome XI et offre pour les 11 volumes.

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Souveraineté et pouvoir local: expérimenter la démocratie à Marseille (1789-1794)   Etudes

Un pouvoir communicationnel (2)

par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", ENS-LSH Lyon

" Unité de la république d'une part, gouvernement fédératif de l'autre: voilà le champ de bataille du jour et les grands mots dont on étourdit le peuple qui, heureusement pour lui, n'y comprend rien. On cherche par tous les moyens à lui faire un monstre de ce mot fédéralisme (…) Dans l'idiome de ses Messieurs unité républicaine est le synonyme de la tyrannie de Paris. Mais cette tyrannie, comme toutes les autres, disparaîtra devant le souffle du génie de la liberté. Il faut que Marseille soit la soeur et non la sujette de Paris " (Journal Français du 25 novembre 1792)

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