Par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", CNRS/ENS-LSH Lyon.

Pendant longtemps, les historiens de la Révolution française ont conçu de manière unilatérale les rapports entre Paris et la province au niveau de la circulation des hommes, des idées et des mots d'ordre. Le couplet sur le centralisme idéologique des Parisiens, en particulier pendant la période jacobine, se retrouvait très souvent sous leur plume. La communication politique était ainsi réduite à son expression la plus simple : Paris impose sans partage ses idées aux provinciaux. Les travaux effectués autour de Michel Vovelle, à partir d'une source sérielle, les Archives parlementaires, ont décloisonné l'interprétation traditionnelle des liens entre Paris et la province, et ont permis à cet historien d’en proposer une nouvelle synthèse (1). L'étude de la réception, par l'entremise des adresses, des initiatives parisiennes met alors en évidence l'importance de la marge stratégique dont disposent les patriotes de toute la France sur le terrain idéologique. Puis, les travaux en de domaine se sont diversifiés, à l’exemple du numéro spécial des Annales Historiques de la Révolution française N°330 (2002).

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