Alors que Nicolas Sarkozy soulignait, dans un entretien au Point du 17 novembre 2005, que « la sémantique, ça compte. Les idées, les mots, les concepts servent à déverrouiller l'action. (...) C'est lorsqu'on a gagné la bataille de la communication qu'on peut commencer à agir. », et qu'il affirmait plus récemment vouloir faire la « synthèse entre l’Ancien Régime et la Révolution », l'expression « Révolution française » commence à être l'objet, au moment de son élection à la Présidence de la République, d'un détournement sémantique : elle tend en effet à vouloir désigner, dans un mouvement en crescendo sur la base de l’usage fréquent pendant la campagne électorale du terme de "rupture", ce que la gauche qualifie de « révolution conservatrice » dans le projet actuel la droite.

La réflexion récente de Moubarak Lo sur un tel appel à « une nouvelle Révolution française » de la part de la droite présidentielle marque d’emblée les approximations tant concrètes que discursives de ce détournement sémantique. Non seulement, cet auteur souligne les limites politiques de cette volonté de « rupture » plutôt médiatique (« En définitive, la nouvelle révolution française tant annoncée risque d’être plus une illusion qu’une réalité ») mais il rappelle aussi les fondamentaux, c'est-à-dire la référence historique à la Révolution française comme véritable moment de rupture.